Textes et Photos : Bastien Loloum

Ancienne colonie portugaise située dans le creux du golfe de Guinée, les îles de São Tomé et Príncipe se font discrètes sur les cartes aux côtés du gigantesque continent africain. Ce jeune pays insulaire d’à peine 1 000 km2, indépendant depuis 1975, et qui compte environ 150 000 habitants principalement de langue portugaise, n’a pourtant rien à envier aux autres îles du pourtour continental.
São Tomé est un véritable sanctuaire écologique. On ne compte pas moins de vingt-huit espèces d’oiseaux endémiques : Pigeon Arboricole de São Tomé, Ibis Nain, Perroquet Gris de Príncipe… La plupart sont facilement observables à l’occasion d’un séjour court du fait de la petite taille des îles. Seule une espèce fait exception : le Néospize de São Tomé (Neospiza Concolor). Cet oiseau vivant dans la canopée de la forêt primaire a été élevé au rang de légende par les ornithologues. En effet, il n’a été observé que deux fois dans l’histoire, en 1888 et 1991.
L’environnement marin est également très riche en biodiversité : tortues marines, baleines, requins baleine, raies Manta et dauphins.
L’histoire de ces îles, au croisement culturel de l’Europe, l’Afrique et l’Amérique, est un véritable roman d’aventures. Depuis sa découverte en 1470, la colonie a connu attaques de pirates, révoltes d’esclaves et épidémies. En cinq cents ans, les îles sont passées par trois cycle agricoles : la canne à sucre, le café et enfin le cacao. Aujourd’hui, les vestiges des imposantes roças, énormes propriétés agricoles fondées sur la servitude, témoignent des périodes d’abondance où São Tomé/Príncipe était le premier producteur mondial de cacao.
C’est la région de l’extrême sud de l’île de São Tomé, tout au bout de la route du littoral, que l’ONG santoméenne, MARAPA, (Mar Ambiente e Pesca Artesanal) vous propose de découvrir en séjournant au Jalé Ecolodge, au sein de deux communautés aux destins croisés : Porto Alegre et Malanza.
Porto Alegre est une ancienne roça aujourd’hui convertie en village. La compagnie agricole a laissé derrière de somptueux bâtiments. Les habitants de Porto Alegre vivent dans le souvenir de ce passé glorieux. Mais, le « leve, leve » (doucement, doucement !) tient aujourd’hui lieu de loi. Descendants directs des esclaves et employés des plantations de la région, vos hôtes sauront vous raconter l’histoire des îles comme si vous l’aviez vécue !
Malanza est le domaine des Angolares, une ethnie dont les origines demeurent mystérieuses. Selon la légende, ils seraient arrivés sur l’île suite au naufrage, au milieu du XVIe siècle, d’un bateau transportant des esclaves vers les Amériques. Une centaine de survivants se seraient réfugiés sur les côtes méridionales de Malanza, à l’époque totalement isolées du reste de l’île déjà colonisée par les Portugais. Quoiqu’il en soit, au fil des siècles, les Angolares ont fortement gêné les activités des colons, lançant des attaques nocturnes contre les roças, et accueillant les esclaves en fuite dans leurs villages. Cette résistance continue de la part des Angolares a fortement marqué l’identité du pays.
La plupart des Angolares parlent la ngolá, un dialecte dont les origines linguistiques sont encore discutées. Organisés autour du chefe de praia (le « chef de plage » que vous ne manquerez pas de rencontrer), ils vivent aujourd’hui principalement de la pêche artisanale. Les femmes jouent un rôle essentiel dans la vie de la communauté : appelées palayés, elles s’occupent de la commercialisation du poisson. Leur sens des affaires est redoutable !
Aujourd’hui, ces deux communautés aux destins que tout opposait vivent en paix autour de la baie de Iôgo-Iôgo.
À Malanza et Porto Alegre, l’ONG MARAPA intervient en appui à la pêche traditionnelle et encadre les communautés dans la gestion de l’activité touristique. L’objectif est de permettre aux communautés de financer des petits projets de développement, ainsi qu’un programme de protection des tortues marines en place dans la région depuis quelques années. À terme, le campement et les activités touristiques seront entièrement gérés par les associations des habitants des deux villages partenaires.
Localisation
L’archipel de São Tomé et Principe est situé sur la ligne de l’équateur, dans le golfe de Guinée en Afrique Centrale. Les villages de Porto Alegre et Malanza sont situés à l’extrême sud de l’île de São Tomé, au bout d’une magnifique route côtière. Ils sont distants d’environ un kilomètre. Depuis la capitale, 2 heures de 4x4 vous mèneront à Porto Alegre. Sur place, déplacements en voiture et/ou à pied.
Contact

MARAPA à Cidade de São Tomé CP292
São Tomé e Príncipe
Tél./Fax : (00 239) 222 792
Courriel : praiajale@hotmail.com
Courriel : marapa@cstome.net
Internet : http://praiajale.free.fr
Langue : français ou portugais
Séjour recommandé
Durée : 3 jours / 2 nuits
Prix : 25 € pour deux personnes, petit déjeuner inclus. Vous serez hébergés dans des bungalows simples mais confortables : 2 lits (lit extra à 5 €.). Le Jalé Ecolodge dispose de 3 bungalows, d’une cuisine équipée, d’un espace commun avec bibliothèque et bureau, douches et sanitaires en commun. Restauration : Les déjeuners et dîners peuvent être pris à Porto Alegre, où la communauté propose des repas traditionnels chez l’habitant. Services des guides et canotiers.
Activités : Visite guidée de l’ancienne roça de Porto Alegre et des ruines perdues en forêts. Découverte de la culture et de l’histoire des Angolares de Malanza. Circuits en canots traditionnels dans la mangrove de Malanza. Découverte et pratique des techniques de pêche traditionnelle santoméenne (poissons volants, pêche sous-marine…). Randonnées en forêt et le long de la côte sud de l’île de São Tomé. Détente et farniente au campement de Praia Jalé. Observation de la faune locale. Observation nocturne de la ponte des tortues marines et lâchage des bébés tortues au centre d’incubation (de Septembre à Avril)
Hébergement : Vous logerez à mi-distance des deux villages dans un campement écotouristique au style rustique, le Jalé Ecolodge, entre mer et mangrove, sur l’une des plus belles plages de l’île : Praia Jalé. Pour ne pas perturber la ponte des tortues et les habitudes des espèces nocturnes, le lodge n’a pas d’électricité. L’éclairage est assuré par des bougies de fabrication artisanales aux senteurs de l’île : Ylang-Ylang, coco, citronnelle…
Taille des groupes : 9 personnes au maximum dans le campement
Conditions requises : traitement antipaludique
Conditions climatiques : Pendant la Gravana (juin à septembre), pas de pluie et température agréable (25-30°) ; pendant la période de ponte des tortues marines, climat plus chaud, humidité très variable.
Saisons : saison sèche (« Gravana ») de juin à septembre, et période de ponte des tortues Luth. Le mois d’août est idéal pour observer les baleines Jubarte qui passent dans la baie de Iogo-Iogo toute proche.
Suggestions to travelers
http://praiajale.free.fr/php/index.php?option=com_content&task=view&id=23&Itemid=39