Texte : Jean-Marie Collombon
Photos : Jean-Marie Collombon, Philippe Desarme, Thierry Spony et Marie Florés

Le désert est partout et il est sublime. De sable ou de roche, il a été, pendant des millénaires, le cadre de vie des nomades de l’Adrar. Ses immenses terres de parcours permettaient aux troupeaux de faire vivre ses habitants. L’oasis, avec ses cultures de palmiers dattiers, n’apportait que le complément.
La grande sécheresse des années 80 a eu raison de ce fragile équilibre entre le désert et l’oasis. Les puits se sont asséchés. Les nomades ont perdu l’essentiel de leurs troupeaux. Ils se sont alors repliés vers les oasis qui doivent maintenant alimenter une population de plus en plus nombreuse. L’eau, source de toute vie, y est de plus en plus rare. Avec le concours de la région Ile de France, une ONG française, le GRET, a aidé les femmes des oasis à développer la culture maraîchère dans des jardins alimentés en eau par des pompes solaires et des éoliennes.
Mais en 1997, lors d’une mission sur le terrain, je constate que le maraîchage sur de minuscules parcelles et un peu d’élevage ne suffisent plus pour nourrir les familles et leur procurer des revenus. De ma rencontre avec Michel Aglietta du Gret et avec Ahmed Ould Jiyid, un Idawali qui vient de fonder El Velah, naît alors l’idée d’ouvrir les oasis à des voyageurs étrangers pour procurer aux femmes les revenus dont elles manquent tant.
Mintin, la dynamique présidente de l’Union des coopératives d’Aoujeft, est enthousiasmée par cette idée et se charge, avec l’aide d’Ahmed Oul Jiyid, de convaincre les femmes des coopératives. L’équipe de « Hautes Terres de Provence », l’office intercommunal de La Motte-Turriers (Alpes de Haute-Provence) vient prêter main forte, sur place. Le projet de tourisme rural solidaire de l’Adrar mauritanien est né.
Localisation
Au centre du pays, Atar, la capitale de l’Adrar mauritanien est accessible directement à partir de Paris ou de Marseille par vols charters affrétés par Le Point Afrique. Depuis Nouakchott, on peut accéder à Atar par une belle route asphaltée : 450 km (environ 5 à 6 heures de bus).
Contact
Khalid JAAFRIA
Couleurs Sensations
20 Rue Abbé de la Salle
38000 Grenoble.
Tél. : 04 76 46 17 05
Courriel : contact@couleurs-sensations.com
Internet : www.couleurs-sensations.com
Ahmed Ould Jiyid, responsable de El Velah, qui est parfaitement francophone, vous accueillera à Atar et vous accompagnera durant votre séjour.
Il est joignable à l’Hôtel Almoravides : 00 (222) 57 64 383 ou par
Courriel : el-velah@netcourrier.com.
Informations culturelles
Sédentarisés à 80 %, les peuples de l’Adrar mauritanien vivent de petits troupeaux de moutons, de chèvres et de dromadaires et de l’agriculture d’oasis ; lorsqu’il pleut, de la culture aléatoire de céréales de décrues. Le palmier dattier, arbre-roi de ces contrées, fournit fruits, bois de construction, palmes pour les toitures, fibres pour la fabrication d’objets utilitaires.
Regroupées en 21 coopératives de maraîchage et d’artisanat, les 218 femmes du projet produisent maintenant des légumes et le célèbre couscous de l’Adrar à base de céréales traditionnelles. Déshydratés dans de petits séchoirs solaires, ces produits sont vendus par les femmes sur les marchés locaux en même temps que de superbes paniers en vannerie tressés avec les longues herbes du désert. Sur le plateau, les nomades vivent dans un état de pauvreté extrême, sans école, sans aucun accès à des soins de santé. Le problème de tous demeure l’accès à l’eau. Les revenus issus du tourisme constituent l’un des rares moyens pour creuser des puits, entretenir les pompes mai aussi acheter les médicaments de base, crayons et cahiers pour les enfants des écoles.
Séjour recommandé
Titre : « Avec les femmes du désert de l’Adrar mauritanien »
Coût : le prix d’un voyage type est d’environ 990 € par personne par semaine. Ce prix est réparti comme suit : 50 % correspondent au prix du billet d’avion (sachant que le prix du billet est plus élevé en période de vacances scolaires) ; 35 % sont destinés aux populations locales qui accueillent les voyageurs et aux coopératives de femmes ; 15 % reviennent aux deux associations qui s’occupent de la logistique du séjour : Couleurs Sensations en France et El Velah en Mauritanie. Il comprend : Le billet d’avion aller/retour, le transfert aéroport/logement, les taxes aériennes, l’hébergement en pension complète, l’eau minérale, la location des chameaux et du véhicule 4x4, les services des guides locaux, les assurances assistance/rapatriement
Durée : 7 jours
Activités : Partage de la vie des oasis avec Mintin et les maraîchères. Petite randonnée chamelière au travers d’un chapelet d’oasis autour d’Aoujeft. Puis déplacement en véhicule tout terrain vers le plateau de l’Amodjar et découverte de la vie précaire des petits nomades, éleveurs de chèvres. Visite des superbes sites de peintures rupestres du plateau, découverts en 1938 par Théodore Monod. Vous y serez accompagnés par Mohamed Ould Ebnou, qui, avec l’aide des nomades, consacre sa vie à la protection des sites. Visite de l’oasis de Chinguetti, 7° ville sacrée de l’Islam et de ses « bibliothèques des sables ». Tout au long du séjour, Ahmed, un inlassable conteur, vous régalera de ses délicieuses histoires du désert.
Hébergement : en général sous la « khaïma », la tente traditionnelle ; parfois dans les maisons de pierre et de terre dans lesquelles vivent les familles
_ Saisons : d’octobre à fin avril, avant les grosses chaleurs qui rendent le désert impraticable
Taille des groupes : 4 à 7 personnes
Conditions climatiques : climat chaud et sec mais les nuits peuvent être fraîches.
Précautions à prendre : n’utiliser que de l’eau en bouteille que l’on trouve facilement à Atar mais qu’on ne trouve pas dans les oasis. Dans les voyages de groupe, Ahmed se charge de l’approvisionnement en eau.
Equipement : vêtements légers, chaussures de marche montantes, petit sac à dos, gourde d’1 litre, chapeau ou casquette, lunettes de soleil, lampe torche, canif, crème solaire, lingettes. Même si le dromadaire ou le 4x4 portent vos bagages, n’emportez que le minimum.
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