Texte et Photos : Dominique Lommatzsch
Djibouti n‘est généralement connu que pour sa façade maritime, son port, la base militaire française, et parfois ses fonds sous-marins. Pourtant derrière celle-ci, existe un pays, des identités culturelles qui paradoxalement sont tournées vers le désert et les hauts plateaux abyssins. Djibouti vient juste de s’ouvrir à l’exploration des voyageurs. A la jonction des trois rifts, les paysages sont variés et hors du temps : on les compare à des paysages lunaires, quand ils ne sont pas qualifiés d’apocalyptiques ou de genèse de la terre. Verdure et désert s’y mêlent ! Porte d’entrée sur la Corne de l’Afrique, Djibouti se situe au point de rencontre de deux peuples nomades : les Somalis-Issas et les Afars dont la richesse culturelle est encore préservée des grandes mutations modernes.
Le tourisme à Djibouti est très récent. Il doit son originalité au fait qu’il est né par la volonté d’ouverture et de développement des djiboutiens eux-mêmes, volonté particulièrement créatrice. Il est possible de faire le tour du pays en ne passant que par des campements intégrés à la vie locale. Les plus significatifs sont Assamo en pays Somali : Dittilou, le Goda, Bara Barey, le Ras Bir et As Boley en pays Afar.
Autres caravanes de sel
Dittilou et l’agence Caravane de Sel représentent l’expérience la plus ancienne de tourisme intégré à Djibouti. Inauguré en 1987, le campement de Dittilou a été le premier circuit organisé par et pour les populations afars, à l’initiative d’un ingénieur agronome, Baragoita Saïd, natif de la région en accord avec les chefs coutumiers. Son but était de créer des emplois et d’éviter l’exode rural. En 1996, Baragoita Saïd créait l’agence Caravane de Sel, la première structure de tourisme intégré à Djibouti ayant une existence légale et proposant des circuits à thème sur l’ensemble du territoire national. La randonnée Dittilou suit le trajet traditionnel d’une caravane de sel afar, ramassant le sel sur l’extraordinaire « banquise » du lac Assal pour l’échanger en Ethiopie contre des céréales. Il a fait l’objet, comme toutes ces premières expériences, de réunions d’informations tant au niveau des voyageurs, par l’intermédiaire de ceux qui allaient crée l’Association Djibouti Espace Nomade, qu’au niveau des chameliers et de la population des campements croisés sur la piste. Il s’agit donc d’un vrai tourisme d’échange, destiné aussi bien à faire connaître la culture afar aux voyageurs qu’à faire connaître, dans les meilleures conditions possibles, le monde extérieur aux pasteurs afars.
La réussite du campement de Dittilou a servi d’exemple aux autres projets de caravanes touristiques qui se sont multipliées sur le territoire de Djibouti à partir des années 90. Chaque campement a son propre contact. La réservation peut se faire par le biais des agences locales.
Localisation
La région du Day que traversent les caravanes est une zone particulièrement favorable à l’établissement de campements touristiques. Située dans le secteur montagneux du mont Goda, sur la côte nord du golfe de Tadjourah, elle abrite une forêt primaire en voie d’extinction. Sa grande richesse en biodiversité s’explique par son microclimat : francolin, léopard, palmier de Bankoualé… 80 % des espèces animales et végétales de Djibouti sont concentrées dans ce secteur qui offre par ailleurs des possibilités de découvertes historiques : gravures rupestres, tumulus témoignant de l’occupation très ancienne de la région.
Contact
Au départ de France, l’Association Dijbouti Espace Nomade,
64, rue des Meuniers, 93100 Montreuil
Contact en France- leur sert de relais pour se faire connaître et aussi pour aider les groupes ou individuels à monter un circuit.
Tél. : 01 48 51 71 56
Courriel : aden@club-internet.fr
Baragoita Saïd ou Houssein Med Houssein
Tél. : 00 253 81 04 88 ou 83 81 36
Courriel : caravane@intnet.dj
Hébergement
L’hébergement se fait dans des daboita ou huttes traditionnelles plus ou moins rudimentaires avec, parfois, des lits de camp. Douches, toilettes et restaurant.
Les points communs de tous ces campements : séjours individuels ou en petits groupes et durée adaptée aux envies des touristes.
Trois autres campements proposés dans la région du Day
Le Campement de Bankoualé
L’originalité de Bankoualé : parallèlement à l’offre touristique, s’est développé un centre apicole. L’apiculture existait déjà de manière traditionnelle (essaim d’abeilles sauvages) mais était menacée de disparition. Le campement a été créé par l’Association pour le Développement intégré de l’Environnement, formé par des jeunes de la région et dont l’animateur est le très entreprenant Houmed Ali
Contact : Houmed Ali : 00 253 81 41 15
Courriel : ahoumed1@caramail.com
Le Campement de Bara Barey
Il est niché à 1 500 m d’altitude dans les Mont Godas, à l’est du Lac Assal et à proximité de la forêt primaire du Day. Magnifique panorama sur le golfe de Tadjourah jusqu’au Lac Assal.
Le concepteur du projet est l’Association Jeunesse pour le Développement et le Progrès, formée des jeunes natifs du district. Le but : créer des emplois pour éviter le surpâturage de la région et financer un fonds de protection de l’environnement
Contact :Mohamed Ali tél : 00 253 81 53 46
Courriel : aramista@caramail.com en France aden@club-internet.fr
Le Campement du Goda
Situé à l’entrée du village de Randa. L’initiateur de ce campement est un enseignant du Pôle Universitaire de Djibouti. C’est une des entreprises communautaires les mieux structurées du pays, un vrai « pôle », oui, de l’entraide communautaire. Beaucoup de visiteurs contribuent, outre le paiement des prestations et services, à la fourniture de médicaments, couvertures, livres, vêtements pour les habitants de la région.
Contact : Ermano :00 253 83 08 04
Courriel : ermanofr@yahoo.fr
Attention ! Les moyens d’accès à ces campements ne sont pas toujours faciles. Mis à part celui de Randa qu’il est possible d’atteindre en taxi brousse, il est conseillé aux voyageurs individuels d’organiser le transfert jusqu’au campement à partir de Djibouti ou de Tadjourah.
Prix : C’est le même pour tous : 8 000 francs djiboutiens par personne et par jour pour l’hébergement les repas et les services de guides.
Climat : Contrairement à l’idée reçue d’un Djibouti caniculaire, il faut prévoir une laine pour le soir dans tous ces campements et un k-way. Cette fraîcheur permet à ces campements de pouvoir être visités toute l’année.
Et encore
Dans la Région d’Obock : à 2 km d’Obock, dans le nord-est du pays, à la jonction entre le détroit de Bab El Mandeb (Mer Rouge) et le Golfe d’Aden,.au bord d’une magnifique plage. Obock est une ville historique de l’époque coloniale, résidence du premier gouverneur français Léonce Lagarde que hante le souvenir de Monfreid et de Rimbaud. L’originalité des Obockois : leur ouverture sur la mer, la pêche, les liens avec le Yémen. Hélas, cette ville a énormément souffert de la guerre civile des années 90 qui a entraîné d’importantes destructions et l’exode de la population. Les habitants d’Obock essaient aujourd’hui de reconstruire. D’où la création de ce campement, seul lieu d’hébergement touristique de toute la région.
Contact : Abdou Mohamed Bourhan.
Tél. : 253 81 60 34
Courriel : takael_boys@hotmail.com
Contact en France : aden@club-internet.fr
Séjour recommandé
Titre : « Découverte des Côtes de la Mer Rouge et de l’arrière-pays »
Durée variable : au moins 3 jours
Prix : 8 000 francs djiboutiens/ jour hébergement et repas
Saisons : De la mi-octobre à avril
Hébergement : Dans des huttes traditionnelles équipées de lit de camps. Douches et toilettes communes
_ Accès : (environ 250 km de Djibouti), location de 4x4 obligatoire. Il est prévu de goudronner la piste. Par la mer, possibilité de louer une vedette du port de Djibouti ; environ 1h1/2 de trajet.
Par avion, les jeudis et samedis. Survol idyllique des îles et de la côte
(en avril 2005 : 4 000 francs djiboutiens l’A/R). Petits avions de 19 places de l’armée djiboutienne.)
Dans la Région du Sud-Oouest, au bord du Lac Abbé, à la frontière éthiopienne
Le campement d’As Boley
Le Lac Abbé se situe à la rencontre de la Rift Valley et du Rift d’Assal (de la Mer Rouge), à environ 160 km au sud-ouest de Djibouti. Au bord du lac, vous pouvez admirer une véritable forêt de cheminées calcaires entourées de sources d’eau bouillonnante et sulfureuse. Même type de séjour et d’hébergement que pour les autres campements. Quand vous réservez pour le campement, vous devez réserver un guide qui partira avec vous soit de Djibouti, soit de Dikkil, soit d’As Eyla.
Contact : Houmed Loïta tél. : 00 253 82 22 91 fax : 253 35 72 44
Courriel : houmed_loita@yahoo.fr