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Bolivie

Chalalan Ecolodge

Communauté San Jose de Uchupiamonas, Rurrenabaque, province de Ballivian, Department d’El Beni

par Amanda Stronza , Chalalan, Chalalan2 - publié le , mis à jour le

Texte et photos : Amanda Stronza


Pour la communauté de San José, tout a commencé à changer en 1992, année où un groupe de dirigeants locaux visionnaires – en particulier Guido Mamani et les frères Alejandro et Zenon Limaco – décidèrent de donner à leur région de nouvelles possibilités économiques grâce à l’écotourisme. Ils espéraient que le tourisme pourrait remplacer l’exploitation forestière, solution sans avenir et mal rémunérée, qui contribuait en outre à détruire les forêts dont leur communauté dépendait depuis trois siècles. En effet, les familles pliaient bagage, abandonnant maisons et fermes, pour tenter de recommencer leur vie dans d’autres villes, par exemple à San Buenaventura et à Rurrenabaque. Même les ressources en bois de cèdre et d’ébène ne suffisaient plus à les retenir. Les bûcherons comme Mamani ne gagnaient que 5$ par jour, ce qui était peu pour élever une famille.
A la même époque, les touristes arrivaient de plus en plus nombreux dans la région, à la recherche d’aventures, pour faire des randonnées avec des guides locaux. Bien que les habitants de San Jose aient commencé à acquérir une sérieuse expérience dans le domaine du tourisme, les entrées de fonds restaient maigres. Mamani et les frères Limaco se mirent en quête d’un associé qui pourrait les aider à créer à exploiter un gîte écotouristique.

Dans le même temps, on parlait de plus en plus de conservation dans la région de San Jose. En 1990, des biologistes de l’ONG « Conservation International » (CI) procédèrent à une évaluation des ressources locales, ce qui leur permit de constater à quel point la biodiversité était riche. De plus en plus, il était question de créer un Parc national à Madidi, qui engloberait à la fois San Jose et la parcelle forestière sur laquelle Mamani et les Limaco rêvaient de monter leur entreprise touristique. Conservation International devint le partenaire idéal de San Jose. Avec l’aide financière de la Banque interaméricaine de développement( BID), les habitants de San Jose et CI travaillèrent pendant 5 ans à la construction de Chalalán, qui devrait revenir au bout du compte à la communauté.

Aujourd’hui, Chalalán est la seule entreprise écotouristique bolivienne qui soit entièrement gérée par les populations locales et leur appartienne en propre. La majeure partie du lodge a été conçu en combinant confort et architecture traditionnelle dans le style Tacana. Il est construit avec du bois abandonné par les exploitants forestiers chassés du Parc en 1995. Les murs sont faits de voliges en bois de palmier ? (from siding of the chonta palm) Si vous tenez à le préciser, le Chonta palm est l’espèce Aiphanes aculeata. Je crois qu’on peut dire « palmier chonta » pour le nom vernaculaire. les toits sont en feuilles de palmier tressées, connues localement sous le nom de jatata, l’intérieur est tapissé de tentures en paille, et tous les meubles, y compris les lits, les chaises et les tables, sont fabriqués à la main. Des moustiquaires Gossamer sont pendues au-dessus des lits. Chalalán peut aussi accueillir de petits séminaires, des ateliers et des conférences. Dans la salle de conférence, située à quelques mètres seulement du restaurant et du bar, on peut installer jusqu’à 20 ordinateurs portables, 2 imprimantes et un projecteur. En 2003, le gîte a accueilli un atelier international, « Trueque Amazónico », au cours duquel Chalalán et deux autres lodges communautaires, situés l’un en Equateur et l’autre au Pérou, ont pu échanger des données d’expérience sur l’écotourisme.

Localisation
Chalalán est situé à 90km de Rurrenabaque. On peut aussi y accéder en remontant en canoë à moteur les fleuves Beni et Tuichi jusqu’à la vallée de Tuichi, dans la province de Franz Tamayo-La Paz (département de La Paz), ce qui représente une voyage de 6 heures. La communauté de San Jose de Uchupiamonas se trouve à 2 heures du gîte (25km en remontant le fleuve Tuichi), dans la province d’Abel Iturrald-La Paz (département de La Paz). Rurrenabaque, ville de 13 000 habitants sur la rive du fleuve Beni, est devenue le point de départ de randonnées vers les savanes (« pampas ») au nord, ou la forêt humide (« selva ») au sud. Les touristes arrivent à « Rurre » par avion à l’aéroport international d’El Alto de la capitale, La Paz, mais la ville est accessible par voie de route depuis la fin des années 80.

Contact
Chalalán Ecolodge Information Center
Tél. /Fax : +591-2-434058 La Paz
Tél. /Fax : +591-8922419 Rurrenabaque
Courriel : chalalan_ecolodge@latinmail.com
Internet : www.chalalan.com

Informations culturelles
San Jose est la seule communauté au sein de la zone de gestion intégrée du Parc national de Madidi. Le village regroupe une centaine de familles d’origine Quechua-Tacana. La plupart des habitants parle un mélange d’espagnol et de quechua. Leurs ancêtres sont arrivés sur les hauts plateaux boliviens il y a 300 ans. En vivant avec le peuple indigène Tacana, les nouveaux arrivants ont su s’adapter à la vie en forêt de basse altitude, pratiquant la méthode du brûlis pour faire pousser du riz, des bananes et du manioc. Aujourd’hui, ces populations produisent du café, du cacao et des agrumes. Ils élèvent aussi quelques poules et du bétail. Comme ils vivent loin du marché de Rurrenabaque et que la demande est faible, les habitants de San Jose ne vendent qu’une très petite partie de leur production. Ils s’occupent actuellement d’obtenir un titre de propriété sur leurs terres, que le gouvernement bolivien accorde aux communautés indigènes. Consulter : www.chalalan.com/Comunidad/Historia.asp

Séjour recommandé
Title : Séjour dans la communauté. Consulter www.chalalan.com/Itinerarios.asp

Durée : 5 jours/4 nuits

Prix : 4 jours par personne de $835 pour 2 personnes à $375 pour 9-10 personnes ;

7-jours fourchette de $1,385 to $660 ; 9-jours de $1,880 à $845, en fonction du nombre de personnes dans le groupe.

Activités : La lodge est équippée de 12 sentiers balisés et marqués de bornes. Les visiteurs reçoivent des documents d”interprétation. A 1,300 m de la lodge, une tour d’observation offre une vue panoramique sur le Parc National de Madidi et le pied des Andes, frontière entre la Bolivie et le Perou. La lodge offre également la possibilité de particiler aux événements culturels traditionnels à San Jose à l’occasion de la fête de Saint Joseph.

Voir en ligne : Chalalan Ecolodge

Carte