Texte et Photos : Fiche rédigée collectivement par Chantal, Christian, Eliane, Vincent, tous bénévoles de l’association La Case d’Alidou et guides des groupes de voyageurs au départ de la France et coordonnée par Chantal Guyot

La Case d’Alidou est une longue histoire d’amitié. Elle commence en 1980 quand un jeune burkinabé, Carime Yigo, arrive en France où il fait la rencontre de Christian Feid, un jeune provençal, qui l’accueille dans sa famille. Une amitié naît entre les deux hommes et, lorsque des années plus tard, Carime retourne pour quelques semaines dans son village natal à Gon Boussougou, Christian est du voyage.
L’accueil au village après la longue absence de Carime est extraordinaire. Christian, très touché, y revient tous les ans. Il tisse des liens très forts avec cette famille et les villageois et, de retour en France, fait partager son amour de l’Afrique à sa famille et à ses amis. En partenariat avec la ville de Manosque, il s’engage dans une action « humanitaire » : la construction de la maternité du village.
Tous les ingrédients pour un projet basé sur la rencontre et l’échange entre la France et le village de Gon Boussougou sont réunis. En avril 2002, sous les manguiers du village, la famille Yigo et Christian évoquent l’idée d’un lieu ouvert pour accueillir des voyageurs à qui on ferait découvrir ce bout d’Afrique authentique.
En quelques mois, une association se crée en France pour soutenir le projet et financer l’aménagement du lieu d’accueil. Une première concession de cases traditionnelles est construite par les villageois. La famille Yigo s’organise pour accueillir les premiers voyageurs : Mariatou s’occupe de l’intendance ; Koudougou, des relations avec le village. Ils entraînent autour d’eux des hommes et des femmes de leurs quartiers : Marcel, Ato, Draman, Gaston, Aminata, Marcelline et les autres… En tout, une quarantaine de familles sont impliquées : agriculteurs et mères de familles pour la plupart. Sans formation, ni conseils, ils comprennent, au fil des séjours, ce que ces voyageurs viennent chercher auprès d’eux : « Un voyage vers l’essentiel ; des histoires de vie ; une rencontre entre blancs et noirs haute en couleur ; des sourires, des mains qui se tendent ; tant d’émotions, de respect et de simplicité ; un accueil si chaleureux ; un voyage riche de rencontres de rires et de chaleur humaine »… Autant de mots inscrits sur le livre d’or de La Case d’Alidou.
En contrepartie, ces voyageurs aident à remplir les caisses du village. Grâce aux 15 % du montant des séjours reversés au village, ces voyages équitables et solidaires offrent des moyens de développement supplémentaires et une nouvelle école va bientôt ouvrir ses portes.
La Case d’Alidou a construit un pont vers l’Afrique comme elle l’avait rêvé. Il ne vous reste plus qu’à le prendre si cette aventure humaine vous attire !
Localisation
Le village de Gon Boussougou est situé à 150 km au sud est de Ouagadougou. On y accède par une route goudronnée jusqu’à Manga, puis une piste conduit au village. La prise en charge des visiteurs se fait à l’aéroport de Ouaga, transport par voiture de location jusqu’au village.
Contact

Passer par l’association La Case d’Alidou, en France
La Case d’Alidou
13 rue Lucien Cozon
69630 Chaponost
Tél. : 04 78 05 07 34
Courriel : info@case-alidou.com
Internet : www.case-alidou.com
Informations culturelles
Le Burkina Faso est connu pour la gentillesse et l’hospitalité de ses habitants. Ancienne « Haute Volta », le pays a été renommé en 1984 par le président révolutionnaire, Thomas Sankara, qui souhaitait tirer un trait sur la colonisation et sur des années de corruption. Burkina Faso signifie « le pays des hommes intègres ». Il a d’ailleurs échappé aux guerres civiles et tribales à la différence de ses voisins. C’est une Afrique au caractère rural, très attachée à ses traditions et à sa culture, ce qui n’empêche pas l’évolution de sa société.
Gon Boussougou est un village de tradition d’agricole de 10 000 habitants. C’est la préfecture du département, avec un grand marché, des écoles primaires, un collège, un dispensaire, une église, une mosquée. Des « concessions » de cases traditionnelles, disséminées parmi les champs de mil et d’arachides, les manguiers et les baobabs, forment le village dont la vie est régie par un chef coutumier, en liaison avec l’administration civile.
Le mot « concession » rappelle que la terre sur laquelle on construit sa case n’est pas une propriété privée mais une parcelle concédée par le chef. L’aspect des cases varie selon les ethnies, mais sont toujours représentatives de l’organisation familiale. Elles sont traditionnellement construites en banco, terre d’argile mélangée à du sable ou de la paille, et surmontées d’un toit conique en paille tressée. Ces constructions, soumises aux intempéries, sont reconstruites tous les 5 ans environ avec la même terre, malaxée avant de servir de nouveau de matériau de construction.
Depuis quelques années, le village permet à ses habitants de devenir propriétaires d’un terrain pour y construire des maisons qui souvent ne sont plus faites en terre mais en ciment, avec un toit de tôle.
Les Bissa représentent l’ethnie dominante dans le département, suivi par les Mossi et les Peuhl. De religion catholique ou musulmane, les Bissa restent très imprégnés d’animisme. Le mélange des deux religions et des croyances ancestrales est le signe de leur grande tolérance… Ainsi la famille Yigo compte des musulmans et des catholiques qui vivent ensemble et partagent la même concession De nombreux besoins sont recensés pour le développement du village, et inscrits dans le plan de développement. Seul 1 enfant sur 3 va à l’école et, de plus, dans des classes parfois surchargées (100 à 150 enfants). Les récoltes de mil ou d’arachide sont faibles, les puits insuffisants, il n’y a pas d’eau courante ni d’électricité à l’exception de quelques groupes électrogènes au centre du village, un dispensaire mais sans médecin. On vit essentiellement de l’agriculture, de la pêche, et du commerce.
La médecine traditionnelle assurait la couverture des besoins sanitaires des communautés avant la période coloniale, au cours de laquelle elle sera interdite par le colonisateur au profit de la médecine conventionnelle. Son exercice sera juste toléré après les indépendances. Il faut attendre 1994 pour voir sa reconnaissance officielle dans la loi portant code de santé publique. L’exercice de la médecine traditionnelle est donc autorisé au Burkina.
Ainsi par définition, la médecine traditionnelle peut être définie comme étant un ensemble de connaissances, de techniques de préparations et d’utilisations des substances et pratiques explicables ou non, basées sur les fondements socioculturels et religieux des collectivités africaines, qui s’appuient sur les expériences vécues et les observations transmises de génération en génération et qui servent à diagnostiquer, prévenir ou éliminer un déséquilibre du bien-être physique, mental ou social. … »
Séjour recommandé

Titre : Séjour à la case d’Alidou
Durée : 8 à 10 jours
Prix : compter de 360 à 400 € pour une durée de 7 à 9 jours.
Sont inclus : la pension complète ; le transport de Ougadougou au village.
Exclus : le billet rt l’eau minérale
Activités : Le séjour propose une immersion progressive dans le village, l’accueil et les animations étant proposés par la famille Yigo et les villageois. Les activités sont organisées autour de la rencontre, de l’échange et de la découverte de la vie quotidienne et des métiers : salutations au chef du village, découverte du quartier des forgerons, visite de l’école, du dispensaire, du marché, de l’église... promenade au lac de Zourmakita, Journée traditionnelle, à la rencontre des métiers et des savoirs faire, forgerons, potiers, tradipraticien. Rencontres avec les associations du village, participation à des activités agricoles ou de construction traditionnelle. Soirées contes bissa, danses. Journée en brousse, rencontre avec les pêcheurs du lac de Bagré et des nomades Peuhl.En vérité, chaque séjour est différent et s’élabore au fur et à mesure des rencontres, de la saison, des évènements exceptionnels de la vie du village, des imprévus et des centres d’intérêt des voyageurs.
Dates : d’octobre à février
Hébergement : Dans la concession de la Case d’Alidou. Celle-ci est construite selon les techniques traditionnelles dans le « quartier des forgerons », à 800m du centre du village et à proximité de la famille YIGO. La concession est composée de six cases aménagées et décorées dans le respect des traditions du village. Le confort est simple, mais respecte les conditions d’hygiène essentielles. Chaque case se compose d’une cour fermée et ombragée, d’un coin douche (seau et calebasse) et est équipée de matelas et moustiquaires pour quatre personnes. Ces cases sont disposées autour d’une cuisine et d’un espace commun pour prendre les repas (éclairage avec des lampes à pétrole).
Services : Pension complète, animations et programme élaborés par la famille Yigo.
Taille des groupes : 15 personnes au maximum
Conditions physiques requises : tout public et tous âges (à partir de 6 ans)
Conditions climatiques : octobre/novembre : 30°, humide ; décembre/début janvier 20 à 25°, frais la nuit ; février 30 à 35°
Recommandations : Ne pas oublier la vaccination contre la fièvre jaune, prévention paludisme.