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Cambodge

Le Centre de Développement des Femmes Stung Treng

Tourism for Help (Nord Est)

par Isabelle Lanfranconi - publié le , mis à jour le

Texte et Photos : Isabelle Lanfranconi

Chan et Chantha sont un couple de khmero-vietnamien qui vive à Stung Treng dans le Nord Est du Cambodge. Ils ont travaillés longtemps pour une organisation internationale avant d’eux même créer leur propre ONG, « Stung Treng Woman Developement Center ». Ils réhabilitent le tissage et le façonnage de la soie auprès de femmes en situation précaires.

Après cinq années d’existence et la création d’une trentaine de métiers à tisser, ils peuvent s’enorgueillir d’avoir redonné à cette province un intérêt pour son artisanat et sa culture ancestrale qui lui faisait défaut. L’idée leur est venue avec leurs amis européens (de l’association « Tourism for help ») de faire connaître leur produit et cette magnifique région du Mékong en y installant un petit site hôtelier de formation (pour leurs bénéficiaires et les jeunes de la province). L’amour de cette région se partage en faisant découvrir aux promeneurs une des dernières forêts primaires du monde, l’ultime espèce de dauphins Irrawadi (qui compte selon le WWF comme le mammifère le plus menacé au monde) se prélassant non loin de la frontière laotienne notamment. En période sèche de minuscules plages pour pique-niquer, des cascades sauvages, des vestiges coloniaux et des paysages aux couchers de soleil fantastiques. Quelques pagodes aussi bordent les berges à la vue des voyageurs qui vont (où viennent) au Laos en bateau. Mais le passage de la frontière se fait à pied afin de découvrir les pêcheurs d’anguilles et plus loin les chutes du Mékong en territoire Lao. Aux confins de la province la plus à l’est du pays (frontière du Vietnam), vivent les dernières minorités Kroengs et Jarais. On les aperçoit encore travailler dans la forêt à dos d’éléphant. Les femmes comme les enfants chique le béthel, ce qui donne avec leur petite taille une étrangeté à leur ethnie.

En réintégrant après les excursions, le petit site touristique (une dizaine de bungalows) l’invité se meut en touriste solidaire. Par sa nuitée et ses repas pris sur place, il est certain d’aider l’ONG de Chan et Chantha, aussi bien financièrement (car un pourcentage leur est rétribué en aide direct à SWDC), mais aussi par leur seule venue et l’accompagnement amicale de l’intérêt qu’il donnera à l’apprentissage et la formation des stagiaires sur le site.

Le site est encore en préparation et ouvrira très prochainement.

Localisation
La distance de Phnom Penh à la frontière Laotienne est de 428 km.
De Stung Treng à la frontière Laotienne : 51 km. Cette province se trouve au nord-est du Cambodge à égale distance de la Thaïlande et du Vietnam, et très proche (voir plus haut) du Laos. Stung Treng est accessible par avion épisodiquement (aéroport national), taxi et bateau. On peut se diriger aisément vers d’autres provinces agréables à visiter comme Kratie et Rattanakiri.

Contact


Kim Dara Chan et Chantha Nguon, Swdc
Isabelle Lanfranconi-Lejeune
Association, Tourism for Help
81, Route de St.Georges
1213 Petit Lancy
Genève, Suisse
Tél. : 00.41.22.793.10.94
Courriel : infos@tourismforhelp.org
Internet : www.tourismforhelp.org

Informations culturelles
Maison Traditionelle-Khmer Loeu dans la province de Rattanakiri
Mélange de bois et de bambou, bâtie sur pilotis, la maison Khmer Loeu est une solide construction parfaitement adaptée à son environnement. De taille variable mais de plan identique, elle se compose toujours d’une partie commune formant terrasse ou l’on reçoit les visiteurs et ou l’on cause à la veillée. On y accède par une petite échelle en bois. Les appartements privés sont généralement distribués de part et d’autre de la terrasse quand il s’agit de la longue maison d’une tribu d’origine austronésienne ou bien derrière et d’un seul cote si l’on se trouve dans une maison de type môn-khmère. Chez les Austronésiens, où une maison peut abriter plusieurs familles, chaque ménage dispose d’une travée espacée entre deux paires de colonnes, l’intimité (relative ) étant assurée par un cloisonnement de bambou.

Il y a généralement un foyer par ménage, chacun possédant ses ustensiles domestiques.

On dort la tête à l’Est, là ou résident les esprits, c’est d’ailleurs le long de la paroi est de la maison que sont entreposées les jarres d’alcool de riz qui constituent une des richesses de la maisonnée. Les maisons de type môn-khmer sont certainement les plus jolies puisqu’elles sont décorées en leur fronton de motifs décoratifs géométriques faits de bambous tresses et propres a chaque tribu : lignes, quadrillées, chevrons, losanges... figurant alternativement la mâchoire du grillon, le bec du toucan, les feuilles du kapokier, les dents du buffle, etc.

Ces motifs se retrouvent également dans la vannerie des hottes, les tissages et les sculptures ornant les objets familiers.

Maison des célibataires
Contrairement aux Cambodgiens de la plaine, particulièrement pudibonds et rétrogrades en matière de sexualité pré maritale, les montagnards de l’ethnie Kroeung ont la particularité d’avoir des mœurs très au goût du jour en ce qui concerne le passage de l’adolescence a l’âge adulte. Lorsqu’une jeune fille est en âge de prendre époux, son père lui construit une petite maison en face de la demeure familiale. Tout en continuant à vaquer aux taches quotidiennes de la maisonnée, la demoiselle est considérée comme une jeune adulte et libre de recevoir qui elle veut le soir dans sa couche. Si seuls les Kroeungs construisent des hautes maisons de célibataires hommes, notons que les Brou et certaines autres tribus ont les mêmes pratiques pré maritales que les Kroeungs. La vue de petites maisons faisant face à la demeure familiale suffit pour identifier les coutumes du village.

Les rites funéraires chez les Jaraï, les Tampoun et les Katcha
Non loin du village, le cimetière, où les morts font l’objet de fréquentes cérémonies visant à faciliter leur passage dans le monde des esprits. Sacrifices, libations, dons de nourriture, le cimetière est aussi un lieu de vie ; c’est un endroit extrêmement important pour les Jaraï, les Tampoun et les Katcha, qui ont particulièrement développé les rites funéraires.

Les tombeaux, très élaborés, sont ornés en leurs coins de statues censées représenter les parents du défunt. Chaque tribu voit sa propre sensibilité sublimée dans l’art funéraire, la plus belle statuaire étant néanmoins le fait des Jaraï dont les “pleureurs” sont devenus célèbres.

Représentations animales variées, défenses d’éléphants, certaines œuvres évoquent l’art précolombien tandis que d’autres rappellent l’origine commune, les statues primitives des Dayaks de Bornéo.
D’après PY Clais-Terres Rouges.

Voir en ligne : Association, Tourism for Help

Carte